Des gars

depuis que PetitF est né je me réjouis d'avoir un troisième petit gars à la maison. je regarde les 2 plus grands se construire des histoires et j'espère que mon tout petit saura se faire une place dans ce duo. Je nous imagine construire de grands forts contre la mer, et je les vois jouer au ballon avec leur papa. Je les vois chahuter, se faire mal et venir chercher un bisou qui guéri tout. Les tissus roses de mon stock continueront à faire de petits vêtements pour d'autres placards que ceux de ma maison, et j'espère qu'ils aimeront encore longtemps mes tuniques bleues. Je vais coudre des déguisements de chevalier, de pompier ou d'indien et pas des robes de princesse ou de fée. 


Et puis parfois aussi me viennent à l'esprit tout ce que, du coup, je ne vivrai pas. Je ne coudrai jamais de jupe qui tourne pour ma fille, et je n'aurai pas d'alliée shopping. J’emmènerai peut être mes filleules voir des films à la guimauve, à défaut d'y emmener ma fille. Peut être qu'elles seront contentes de venir bidouiller une trousse autour de ma machine à coudre, mais ca sera forcément différent que si elle avait été là à demeure. Je n'aurai jamais d'achat impulsif de jupes à paillettes et ma salle de jeu devrait être épargnée par le rose agressif des jeux typés fille. Je ne m'imagine pas trop acheter des ballerines pour un cours de danse et je n’achèterai pas non plus de paquets de nana pour d'autres que moi. En temps voulu c'est le papa des p'titsKos qui se collera à l'exercice difficile de leur expliquer ce corps qui grandi, et moi je leur parlerai peut être de ce que ça veut dire, être une fille. Je ne regrette rien. Si j'avais eu une fille c'est le premier paragraphe de ce billet que j'aurais du écrire au conditionnel. 


Je sais que le papa de ce trio aurait sans doute aimé avoir une fille, même s'il est très content d'avoir un garçon. J'aurais aimé lui faire ce cadeau. Je me dis que ça doit être chouette, une fille, pour un papa. 
Je ne sais pas si je n'aurais pas eu trop d'attentes, forcément déçues. 
Je n'ai pas de soeur, mais j'ai deux frères. Nous étions un tiers de filles seulement dans ma classe au lycée et 10% dans mon école d'ingé. J'ai été 5 ans la seule fille de l'équipe, j'ai presque l'impression que la vie se dit qu'avec moi il faut des gars. 
Et ça me fait sourire. Ne croyez pas que je suis triste. Un tout petit pincement parfois me prend, avant que je n'embrasse à bras ouverts la vie qui s'annonce avec mes 3 p'tits gars.
en écho à la maman des grumeaux...