Au même moment j'ai accueilli dans mon équipe un nouveau collègue papa de 2 enfants de 6 mois et 3 ans. En l'écoutant j'ai un biais négatif qui se forme. Ce pauvre papa est dans le dur et je compatis vraiment.
Nuits hachées, peu d'autonomie, pas de respiration possible... Bref ca ira mieux dans quelques mois mais là.... C'est dur! En l'écoutant je me faisait la réflexion que j'avais du connaitre ça. Nos enfants ont le même écart d'age et en plus les ainés sont jumeaux. Petit F n'a pas bien dormi la nuit avant ses 2 ans (à coté de ça c'était un enfant facile à vivre et très joyeux) Et pourtant ce n'est pas du tout ce que je retiens de ces premières années. J'ai un souvenir doux de ces premières années avec mes 3 bambins.
Pour les 10 ans de nos enfants, nous leur offrons un livret avec 6 propositions de week-end à vivre avec Papa et Maman (évidement ils en choississent une pas les 6!) et un album photo retracant leur 0-10ans.
La réalisation de cet album est un énorme travail. Sélectionner les photos en remontant les 10 dernières années. Puis refaire une selection drastique dans les 900 photos préselectionnées 😅
Puis réaliser l'album en lui-même. C'est un grand travail mais quel travail délicieux!
Voilà un biais positif 😋 On ne prend des photos que des bons moments. En tout cas je n'ai pas de photo des épisodes d'otite + laryngite avec option couches qui débordent et purée renversée sur le carrelage de la cuisine.
Replonger dans ces photos a fait remonter des souvenirs oubliés, des moments de complicité fraternelle, des petites attentions des uns et des autres. Replonger dans des petits moments du quotidien joyeux (pas ceux des couches ou de la baignoire qui débordent donc) C'était tout à la fois très nostalgique et très doux.
Pendant toute la réalisation de cet album j'étais dans une espèce de temportalité différente. J'ai, avec cet album reparcouru mon histoire de mère. J'ai rendu grâce pour ces années denses et vivantes écoulées et j'ai doucement refermé la porte.
Il n'y a plus de bébé, ni de bambin depuis longtemps chez nous. Il n'y aura bientot plus d'enfant au sens 6-10 ans.
Depuis l'été dernier je sens que la relation, tout autant que mon rôle de mère évolue beaucoup. L'autonomie prise par mes grands, leur liberté de mouvement, mais aussi la relation de proximité que je peux avoir avec eux ont beaucoup évolué.
J'ai peu douté de ma capacité à être une mère suffisament bonne pour mes bébés, bambins et enfants. J'ai aimé être ce parent chercheur, me questionner, lire, tester et chercher toujours à m'ajuster au mieux à mes enfants, mais ça a finalement été assez instinctif et "facile"
Je ne sais pas la mère d'ado que je serai. Si, à l'orée du chemin que nous allons parcourir ensemble, mes enfants et moi je me sens moins compétente que j'ai pu me ressentir, je suis aussi curieuse de ce chemin que nous allons créer ensemble.
Une page de ma maternité s'est tournée symboliquement avec les 10 ans de mon dernier. Je suis dans un enre deux pas tout à fait confortable. Non pas une zone de turbulence, ni de brouillard mais une période d'ajustement.
Si vous avez de bons livres sur le sujet des 10-15 ans et de la relation parent-enfant je suis preneuse! Et je reviendrai vous raconter!
oh c'est si bien écrit...et je me retrouve tellement. Merci. A la maison, trois garçons aussi (18 mois d'écart entre les deux premiers et 2.5 ans ensuite avec le troisième, âgés aujourd'hui de 21-19 et 17 ans), eux aussi scouts de France,
RépondreSupprimerPas de lecture particulière, plutôt du glanage à droite à gauche. Observer comment cela se passe chez les copains et analyser si on agirait de la même façon et pourquoi; des lectures comme avec Guy Gilbert par exemple..., dans le magazine La Vie, les revues des parents d'élèves, la pédagogie scoute, trouver le verbe de ta vie (livre), ... La confiance en eux est primordiale, je pense. Ils sont sollicités de toute part, et l'effet de groupe n'est pas à négliger. Avec un départ vers l'internat dès le lycée (distance géographique et nos horaires peut compatibles), la confiance et l'autonomie sont décuplée :)
Et lorsque notre aîné nous apprend qu'il stoppe ces études quelques temps pour partir en service civique à Mayotte en plein covid, on apprend aussi le détachement. Notre deuxième suit cette année un peu le même parcours, avec des séjours erasmus, woofing et compagnie. La confiance accordée depuis leur plus jeune âge est un bon "outil" pour eux comme pour nous. Belle continuation.
Merci d'avoir laissé ce commentaire touchant! J'observe chez nos proches avec de grands jeunes cette quete de sens autour de la majorité et le lacher-prise que ca demande pour les parents. Je vous souhaite de l'apaisement et de la confiance... un sacré chemin! (et je lis aussi la Vie, maman me passe les numéros dès qu'elle a fini de les lire!)
SupprimerBonjour, je lisais déjà votre blog bien avant d'avoir des enfants (ainsi que celui d'autres mamans). J'aimais être cette petite souris qui observait la vie de famille, ça me rappelait mon enfance et cela m'aidait à me projeter dans la maternité que j'appréhendais avec beaucoup d'ambivalence. Ma fille a bientôt deux ans, et je me retrouve dans les propos de votre collègue (et pourtant j'en ai qu'une !). L'ambivalence est mon quotidien, mais la balance penche clairement du côté de la fatigue extrême, de la tristesse, des regrets et des doutes. Pourtant, si j'observais ma vie, comme une petite souris ? Je la trouverai jolie... Si j'étais celle d'il y a quelques années, qui se projetais avec envie, je serai certainement fière et étonnée... Et dans quelques temps, quand ma fille aura dix ans, je penserai à cette période avec douceur... Alors merci de m'avoir permis de prendre un peu de recul, sans nier tous les sentiments DIFFICILES qui me traversent je peux aussi accueillir la joie de vivre cette vie de famille, et d'accepter de vivre aussi ces moments heureux, même fugaces et fragiles.
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