mardi 25 octobre 2016

Nos non vacances

Cela fait presque une semaine que les enfants ne vont plus à l'école. Bien sur, ce sont les vacances.

Cette année, elles auront le gout du centre de loisir. Des levés comme un jour d'école, la baby-sitter qui vient les chercher, les devoirs en moins mais le rythme si semblable.

Et moi. Et ma culpabilité. 

Dans ces moments là je me sens très mauvaise mère. Je n'ai pas été élevée dans ce modèle. Dans mon modèle les mamans ne travaillaient pas et étaient dévouées corps et âme à leurs enfants. Dans mon modèle les vacances se passaient à la maison. On jouait, on faisait quelques sorties et on s'ennuyait aussi un peu... Dans mon modèle, il y avait nous les chanceux et eux les pauvres enfants dont les deux parents travaillaient et qui devaient aller au centre de loisir.

Et puis, il y a notre vie, faite à la fois de petits moments du quotidien ritualisé, les repas pris ensemble envers et contre tout, l'histoire du soir, le temps des câlins, et toutes ces petites choses faites de rien qu'on essaye de caser dans nos trois heures quotidiennes à 5. trois heures sur vingt-quatre. misère...
Il y a le billet de Céline qui fait tellement écho à ce que je voudrais que mes enfants emmènent dans l'âge adulte, le billet d'Elsa ou je me retrouve beaucoup... Et tous mes doutes et toutes mes questions qui reviennent.

Il y a aussi ce travail qui me plait et où je me réalise, il y a aussi notre vie pleine de vie, de rencontres et d'échanges qui nous font grandir. Il y a ce que les gens nous renvoient "vous faites tellement de choses avec vos enfants" et surtout il y a eux. Mes 3 garçons, que j'observe.
Qui vont en sautillant au centre de loisir et qui rentrent "c'était trop bien maman!" les activités du mercredi qui nous empêchent de faire autant de choses ensemble mais d'où ils reviennent l'oeil brillant et le sourire accroché.
Plus je les observe, plus mon cœur s'apaise et plus les idées noires s'envolent au loin. Plus je les observe, plus je m'ajuste à eux, qui ont l'air bien dans leurs chaussures, dans leurs têtes et dans leurs vies.


Alors ma culpabilité en bandoulière et moi on repart pour un tour, on continue de bricoler des petits bouts de bonheur à partager et on se dit elle et moi que même si c'est difficile d'écrire une page sans modèle, ligne après ligne on trace notre route.


2 commentaires:

  1. Très beau billet qui me parle énormément.
    Je crois que le plus difficile en tant que maman c'est de réussir à se dire qu'il y a plusieurs manières d'être heureux et que nos enfants pourront l'être différemment de nous / sans les choses qui nous, nous ont rendus heureux (je crois, du reste, que c'est là dedans que s'inscrit le succès des vieux jouets / vintage: "assurer" un moment de bonheur à son enfant par le biais d'une recette qu'on a éprouvée soi-même)
    Bien plus flippant quand, femme active fille de femme au foyer, on doit inventer notre recette nous-mêmes...
    Bon courage et tout plein de sourires rassurants sur votre chemin familial à vous !

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  2. Pour la première fois je ne travaillais pas pendant les vacances scolaires et j'ai inscris mon grand (4 ans 1/2) au centre aéré.
    C'était une semaine ou rien. J'ai opté pour une semaine. Parce que ses copains y vont, parce qu'il y a des activités différentes que celles proposées à la maison. Parce que c'était l'occasion de passer du temps avec ma fille, celle avec qui je passe du temps mais rarement seule, finalement.
    Et tu sais quoi? Chaque soir quand je posais la question "quel est ton moment préféré?" c'était le centre aéré! Et on a passé des moments ensemble de qualité, où j'étais vraiment disponible à son retour.

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